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Ptites Nouvelles
20 novembre 2007

Un livre délivre

Une bibliothèque. Une grande bibliothèque en bois. Une bibliothèque avec différents étages, différents rayons. Les romans sur dix étages, en bas à gauche. Les policiers au dessus. La science fiction se gare un peu plus loin. Les philosophes sont eux rangés sur la droite, aux côtés des poètes. Les ouvrages de société, des psychologues, sociologues, anthropologues, historiens et tous les autres, se disputent la large colonne du milieu. Les BD ont envahis l'étage du haut. Les quelques ouvrages politiques sont relégués près des romans de voyages. Un peu plus loin on trouve les romans sentimentaux.
On trouve de tout. Qu'est ce qu'il vous faut? Racine? Lévy? Socrate? Dubet? Werber? Gavalda? Christie? Rowling? Sartre? Coelho? Gaardner? Hergé? ...
Je prends ma grande échelle et je suis à vous. Je les connais, ce sont tous mes bons amis, les seuls que j'ai. Cette bibliothèque est mon antre, ma grotte, mon refuge. J'y dort, j'y mange, j'y vit. Je respire au fil des pages tournées. Je renifle le parfum des vieux manuscrits. Je goûte aux vers et aux proses. Je me délecte de ses milliards de lettres, des mots, des phrases, des paragraphes, des récits assemblés, pour conter des histoires, raconter l'Histoire, inventer l'Histoire, expliquer l'Histoire, partager et transmettre milles et unes histoires.
On me prend pour un marginal, un décalé, un fou, un malade. Je ne suis rien de tout ça. Je suis seulement un naufragé, fils de personne, fils de nulle part, condamné à être immortel dans un monde de mortel.

livre

J'ai été dans une ancienne et lointaine vie, ce qu'on peut appeler un criminel d'humanité. J'ai été le plus grand totalitaire, que la terre ai connu. J'ai instauré un nouvel ordre contre la liberté de penser. J'ai brûlé tous ceux qui se permettaient de penser différemment de mes préceptes. J'ai assassiné l'humanité. J'ai asséché le libre arbitre de chacun de mes sujets. J'ai échoué dans ma mission. On m'a capturé. On m'a brûlé. Au ciel, j'ai eu le droit à un procès.

Voilà ma condamnation, ma triste peine : bibliothéquaire immortel.

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